LA SCINTIGRAPHIE

 

Introduction

La scintigraphie c'est l'obtention de l'image d'un organe après injection au patient d'une solution radioactive. On visualise par détection externe la répartition d'atomes radioactifs émetteurs gamma, éventuellement couplés à une molécule spécifique.

Cette technologie permet :

- de visualiser de façon simple et pour un faible coût d'irradiation des organes non accessibles
à la radiologie conventionnelle (Foie, Thyroïde, Cerveau...)

- de réaliser des images non seulement morphologiques mais aussi fonctionnelles; seules les
zones physiologiquement actives captent la molécule marquée, l'intensité de la captation étant
liée à l'activité physiologique ou métabolique.

- de visualiser, pour la même dose d'irradiation, l'organe sous plusieurs incidences.

- de suivre au cours du temps les variations de l'activité détectée dans chacune des régions de
l'organe.

 

 

Rappels physiques

Radioactivité : La radioactivité est en rapport avec l instabilité du noyau. Un atome radioactif est un atome dont le noyau possède un excèdent d'énergie le conduisant à subir une modification à un instant donné afin d'évoluer vers un état plus stable. Cet excès d'énergie est lié à une variation des nucléons.

Émission gamma : Le noyau se trouve dans un état instable (excès d'énergie). Il revient vers l'état fondamental par émission d'un ou plusieurs photons gamma. Les rayonnements gamma( sont des rayonnements électromagnétiques se propageant à la vitesse de la lumière, de façon désordonnée dans le temps et l'espace.

Distinctions entre rayonnements X et gamma : La distinction principale entre ces deux types de photons réside dans leur origine. Les photons gamma sont d'origine nucléaire (désexcitation des noyaux) alors que les X sont produits lors de réarrangements électroniques de l'atome.

Lois de la radioactivité

Période : c'est le temps, pour un radioélément, au bout duquel le nombre d'atomes initialement présents, N0, a diminué de moitié.

Activité : à tout instant l'activité est proportionnelle au nombre d'atomes radioactifs présents et inversement proportionnelle à la période. ( Ac(Bq)=Ln2/T*N )
L'unité d'activité est le Becquerel c'est à dire une désintégration par seconde.1Ci = 3,7.1010 Bq 1 mCi = 37 Mbq

 

 

Interactions avec la matière

Effet photoélectrique : Un photon peut lors de son interaction avec un électron lié à un atome de milieu absorbant transférer toute son énergie à cet électron qui est éjecté de son orbite en lui communiquant une énergie cinétique. L'énergie cinétique emmenée par l'électron est souvent suffisante pour créer des ionisations secondaires. Les électrons orbitaux subissent un réarrangement avec émissions de rayonnements X caractéristiques. La vacance sur une couche du fait de l'éjection du photo-électron est occupée par un électron plus périphérique.

Effet Compton : Un photon incident cède une partie de son énergie à un électron libre ou peu lié. Cet électron est projeté dans une direction faisant un angle compris entre 0 et 90° avec la direction du photon incident. Le photon diffusé quant à lui part dans une direction faisant un angle compris entre 0 et 180° avec la direction du photon incident, avec une énergie inférieure à celle du photon incident.

Production de paires : Elle n'intervient que pour des photons dont l'énergie est supérieure à 1,02 Mev. Au voisinage du noyau le photon incident peut se matérialiser en donnant naissance simultanément à un électron positif (positon) et un électron négatif. Ces électrons perdent leur énergie par ionisations et excitations des atomes qu'ils rencontrent.

 

 

Principes de détection

Un rayonnement perd son énergie dans la matière en la communiquant soit à des électrons soit à des atomes. Pour la détection, le phénomène le plus utilisé est le transfert d'énergie à des électrons. Ce transfert peut se faire soit par ionisation soit par excitation. Une ionisation se produit lorsque l'énergie cédée au milieu par la particule mobilise et éjecte un électron orbital, créant ainsi un ion positif. L'énergie cinétique cédée lors d'une excitation est moindre; l'électron passe sur une orbitale supérieure. L'atome ou la molécule se désexcite alors très rapidement par émission de photons lumineux (fluorescence).

En médecin nucléaire on utilise le plus souvent des détecteurs à scintillations basés sur l'excitation. Les scintillateurs sont constitués d'un milieu solide susceptible d'émettre un rayonnement de fluorescence après excitation de ses molécules par une particule chargée. Cette particule chargée peut être un électron Compton ou un photoélectron consécutif à l'absorption d'un photon gamma. Le nombre de photons lumineux émis dans le détecteur est proportionnel à l'énergie qui y est dissipée (en particulier à celle du photon incident lorsqu'il est absorbé par effet photoélectrique). Ces photons lumineux permettent le dénombrement des particules, la caractérisation des rayonnements (spectrométrie), l'imagerie.
La scintillation correspond à l'émission de lumière visible par certaines substances ayant absorbé des rayonnements. Ces substances s'appellent des scintillateurs. On y associe un photomultiplicateur (P.M.) qui transforme l'impulsion lumineuse en impulsion électrique.

Un DÉTECTEUR est composé d'un SCINTILLATEUR associé à des PHOTOMULTIPLICATEURS

 

La spectrométrie

Le but de la spectrométrie gamma est de connaître la distribution en énergie des rayonnements émis par une source. L'amplitude des impulsions de courant à la sortie du détecteur étant proportionnelle à l'énergie absorbée, elle est proportionnelle à l'énergie des photons incidents. Ces impulsions vont être classées en fonction de leur amplitude par un analyseur multicanaux. Le résultat obtenu sera un spectre en énergie donnant le nombre d'impulsion en fonction de l'énergie du rayonnement gamma.

Ce spectre traduit les différentes interactions élémentaires du rayonnement dans le cristal. En effet un rayonnement peut être absorbé soit partiellement : seule une partie de l'énergie est absorbée dans le cristal. Cela peut correspondre à des effets photoélectriques si le rayonnement X de réarrangement ressort du cristal . Le pic correspondant est décalé vers les basses énergies (c'est ce que l'on appelle le pic d'échappement ou pic de fuite) ; à des effets Compton si le photon gamma diffusé ressort du détecteur sans interagir (l'énergie cédée à l'électron depend de l'angle compris entre 0 et 180°. On obtient ainsi une variation continue de l'énergie absorbée de 0 à Emax. Le diffusé ressort du cristal sans interagir, soit totalement : dans ce cas l'énergie absorbée par le cristal au cours de l'interaction est égale à Ey. ceci se traduit sur le spectre par un pic centré sur cette énergie. Ceci peut correspondre en majeure partie à des effets photoélectriques des photons dans le cristal. D'effets photoélectrique des rayonnements X de réarrangement; ou encore à des effets Compton successifs (issus des gammas incidents) suivis d'effets photoélectriques des photons diffusés et des X de réarrangement.
La spectrométrie permet de caractériser un ou plusieurs corps radioactifs présents dans une source. Elle permet de régler le spectre afin d'éliminer les photons diffusés avant d'effectuer des images scintigraphiques (avec les photons qui ont été totalement absorbés dans le cristal). Seul le pic photoélectrique est sélectionné.

 

 

LA GAMMA CAMERA

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Caractéristiques Collimateurs Cristal P.M. Retour en haut
Localisation Spectromètre Affichage et traitement Rôle utilisateur  

 

Caractéristiques et performances d'une caméra

Résolution spatiale : Elle est définie par la distance minimum séparant deux sources radioactives ponctuelles ou linéaires dont le détecteur fournit deux images distinctes.
L'uniformité : restitution d'une image uniforme pour une source uniforme (uniformité intégrale, différentielle, régionale)
Résolution en énergie : caractérise la capacité d'identifier les événements appartenant au pic d'absorption totale et de distinguer les événements directs de ceux qui ont diffusé. Elle s'exprime en pourcentage de la largeur de la fenêtre à mi-hauteur du pic d'absorption totale. Elle est définie par le rapport de la largeur à mi-hauteur du pic d'absorption totale à la valeur de l'énergie du rayonnement incident.
Index de sensibilité : c'est la proportion du rayonnement gamma incident effectivement détectée par l'ensemble collimateur-détecteur.
Linéarité spatiale : c'est la faculté du détecteur à restituer une source avec une forme identique. En pratique, il existe toujours une déformation vers les bords de l'image (due à la distorsion : aberration d'un système optique).
Temps mort : temps pendant lequel le détecteur est aveugle et ne peut détecter une impulsion qui arrive. Le temps mort entraîne une perte de comptage liée à la non détection d'une fraction des impulsions.

 

 

Les collimateurs - - - [Retour Menu Caméra ]

Un collimateur est une galette de plomb, de tungstène ou d'un autre métal de numéro atomique élevé dans laquelle des trous cylindriques ou coniques sont percés suivant un système d'axes déterminé. La cloison séparant deux trous voisins est appelée septum. Le rôle du collimateur est de " filtrer " les photons gammas émis par la source vers le cristal et d'éliminer les photons diffusés. Seuls les photons qui proviennent de la partie de l'organe située à la verticale des trous peuvent atteindre le détecteur. Les autres sont arrêtés par les septa (épaisseurs de Plomb séparant deux trous).

 

Les différents types de collimateur :

Suivant l'orientation des trous :

- parallèles : les trous sont verticaux et les septa parallèles.
- convergent : les trous sont obliques de façon à augmenter le champ de la caméra.
- divergent : trous obliques dans l'autre sens permettant un agrandissement de l'image.
- sténopéïque ou pin-hole : de forme conique, il présente un seul petit trou à son sommet. Utilisé pour de petits organes (Thyroïde essentiellement). Il agrandit et inverse l'image.

Suivant la taille des trous et des septa :

- haute et moyenne énergie : les septa sont épais afin d'arrêter les photons diffusés qui sont très pénétrants
- haute résolution : Le diamètre des trous est petit afin de réduire les photons diffusés et ceux pas tout à fait verticaux. Peu de photons atteignent le détecteur, le taux de comptage est faible. L'image est de très bonne définition mais très longue à acquérir.
- haute sensibilité : les trous ont un diamètre plus grand. Cela entraîne un fort taux de comptage car il laisse passer un nombre élevé de photons. Cela réduit le temps de l'examen au détriment de la définition.

 

 

Le détecteur - - - [Retour Menu Caméra ]

- Le scintillateur dont le diamètre et l'épaisseur peuvent varier.
- Les photomultiplicateurs (PM) dont le nombre varie également.

Le cristal et l'ensemble des PM sont enfermés dans une enceinte plombée, étanche à l'humidité et la lumière. Le rôle essentiel du blindage est de protéger le détecteur des rayonnements provenant de régions situées en dehors de la zone explorée.

 

Le cristal - - - [Retour Menu Caméra ]

En médecine nucléaire on utilise un cristal d'Iodure de Sodium (INa) contenant des impuretés de Thallium (Tl) installées lors de sa fabrication. Il est transparent et laisse la scintillation lumineuse se propager partout dans sa masse.
Le cristal est lourd et arrête facilement les particules incidentes et interagit avec elles. Il émet après excitation par un rayonnement gamma, des photons lumineux qui ne sont pas situés dans le domaine visible.
Les interactions des gammas dans le cristal sont des interactions élémentaires du type effet photoélectrique, effet Compton. Le rayonnement gamma incident parvient dans le cristal et lui transmet son énergie en produisant une gerbe scintillante. Cette scintillation provient des électrons du cristal qui ont reçu l'énergie du gamma, transmettant cette énergie aux atomes de Thallium, qui en se désexcitant produisent un rayonnement de fluorescence (lumière bleue).Les électrons crées ou déplacés dans le cristal à la suite des interactions élémentaires perdent progressivement leur énergie en excitant les atomes de Thallium, situés dans le cristal. Ceux-ci vont retourner à l'état fondamental en émettant des photons lumineux situés dans le domaine du visible. L'ajout de Tl permet, en créant un niveau d'énergie supplémentaire, de déplacer les longueurs d'onde de ces photons.Toutes les désexcitations ne sont pas suivies d'émission lumineuse. Une partie de l'énergie absorbée par le cristal est dissipée sous forme de chaleur.
Le nombre de photons lumineux émis est proportionnel à l'énergie des photons incidents (si l'absorption est totale). Cf principe de détection.
Ces photons lumineux n'étant pas directement détectables on a recours à un système d'amplification (P.M.).

Excitation ou ionisation du cristal --> Excitation du TL ---> Rayonnement de fluorescence visible (après désexcitation du TL)

 

Le guide de lumière - - - [Retour Menu Caméra ]

Une plaque de verre placée entre le cristal et la batterie de photomultiplicateurs, avec des joints optiques (graisse de silicones) entre ces différents milieux transparents, constitue le guide de lumière (il ne s'agit donc pas d'un guide de lumière au sens des fibres optiques utilisées par exemple en endoscopie). Son rôle est double:

- une adaptation d'indice de réfraction entre le cristal Na I (indice très élevé) et le vide des photomultiplicateurs (indice = 1). L'interposition d'un milieu d'indice de réfraction intermédiaire (verre) permet d'éviter la transition trop brutale entre le cristal et le vide, et donc d'éviter la réflexion totale des rayons lorsqu'ils sont inclinés par rapport aux interfaces.

- l'éloignement des photomultiplicateurs par rapport au cristal. Ainsi, par le jeu des angles solides, un plus grand nombre de photomultiplicateurs reçoivent une quantité mesurable de lumière, et l'effet de l'épaisseur du cristal est atténué, celle-ci devenant faible par rapport à l'épaisseur totale, cristal + guide de lumière.

Les photomultiplicateurs d'électrons - - - [Retour Menu Caméra ]

La photocathode a pour rôle de transformer le photon lumineux émis par le scintillateur en électrons (par effet photoélectrique).
Le rôle du P.M. consiste à multiplier ce nombre réduit d'électrons par un facteur de 106 à 1010. On obtient ce résultat en accélérant les électrons produits vers une électrode (dynode) sur laquelle ces électrons vont arracher, grâce à leur énergie, des électrons secondaires qui sont à leur tour accélérés et vont frapper la deuxième dynode à laquelle ils arrachent des électrons tertiaires et ainsi de suite. Il en résulte une impulsion électrique négative pour chaque photon gamma incident. L'amplitude de cette impulsion est proportionnelle au nombre d'électrons initiaux, c'est à dire, à l'énergie déposée dans le cristal par le rayonnement gamma initial. A chaque gamma incident le détecteur émet une impulsion proportionnelle à l'énergie déposée. Le gain du P.M. est proportionnel au nombre de photons lumineux, lui même proportionnel à l'énergie absorbée dans le cristal.
A la sortie on a une impulsion négative de quelques dizaines de mV. On utilise un préamplificateur pour que le signal soit transportable sans pertes d'énergie dues aux résistances des fils électriques.

 

Localisation - - - [Retour Menu Caméra ]

Chaque P.M. dispose d'un préamplificateur et est associé aux autres P.M. par l'intermédiaire d'un réseau de résistances destinées à la localisation des points d'impact sur le cristal. La distribution de l'amplitude des impulsions de sortie des P.M. fournit l'information de localisation par l'intermédiaire d'un calculateur de positionnement. Pour chaque photon parvenant au cristal une scintillation sera produite et transformée par les P.M. en impulsion électrique. Cette impulsion va devoir traverser deux résistances en parallèle. Ces résistances n'ont pas la même valeur. La plus faible laissera passer plus d'électrons. L'addition des impulsions provenant des différents P.M. sera effectuée séparément pour les résistances de droite et de gauche. La comparaison de l'amplitude de ces deux signaux permettra la localisation de l'impulsion.
Après analyse spectrométrique, les signaux de sortie sont ensuite transférés vers un tube cathodique qui fournit une représentation en deux dimensions des événements produits dans le cristal.

 

Spectromètre ou discriminateur - - - [Retour Menu Caméra ]

Il permet l'analyse de l'amplitude de l'impulsion de tension sortant du P.M. donc de connaître l'énergie du photon qui a atteint le détecteur. Cela permet d'éliminer les impulsions indésirables, c'est à dire les petites fluctuations dues au bruit de fond électronique du P.M. et éventuellement le rayonnement diffusé dont l'énergie est plus faible que celle du rayonnement direct. Ceci est possible car l'impulsion produite par le P.M. est proportionnelle à l'énergie déposée par le photon incident dans le cristal.
Lorsqu'une scintillation se produit, la somme des signaux de sortie de tous les P.M. fournit la valeur de l'énergie perdue dans le volume du scintillateur. Le grand nombre de P.M. permet d'assurer la collecte du maximum de lumière. L'amplitude du signal de sortie d'un P.M. varie avec la distance qui existe entre le centre de sa photocathode et le lieu où s'est produit la scintillation dans le cristal.
Il suffit de déterminer l'énergie avec laquelle on désire travailler et d'y associer une marge de tolérance (fenêtre 10% de part et d'autre du pic). Toutes les impulsions non contenues dans cette plage d'énergie seront éliminés.

 

Affichage de l'image - - - [Retour Menu Caméra ]

Les informations retenues par le spectromètre sont adressées à un tableau correspondant au découpage du champ examiné en une matrice dont chaque élément est un pixel (picture element). Les dimensions de ces matrices sont variables : 64*64, 128*128, 256*256 (souvent), voire 512*512.
Au début de l'acquisition, toutes les valeurs sont initialisées à 0. A chaque nouvel événement, une impulsion en x et une en y parviennent à l'ordinateur. Elles sont converties en deux valeurs numériques comprises entre 0 et 63, 127, 255 suivant la matrice utilisée. L'élément correspondant aux coordonnées x et y est incrémenté d'une unité. Cette opération est répétée ainsi pour chaque photon gamma incident jusqu'à la fin du temps défini pour l'acquisition (prétemps) ou jusqu'à ce que le nombre d'impulsions soit suffisant (précoups). En résumé, l'image numérique est une matrice dont chaque élément est un nombre qui est traduit à l'écran par un point lumineux (pixel) d'autant plus brillant que ce nombre est élevé.

 

Traitement de l'image - - - [Retour Menu Caméra ]

Le traitement informatique des images permet d'accéder à des paramètres quantitatifs statiques ou dynamiques. Les opérations mathématiques sur les images représentées par des matrices, la définition de zones d'intérêt et les méthodes statistiques d'analyse permettent, à partir de la connaissance de la cinétique des traceurs, d'approcher la valeur des différents paramètres physiologiques participant à la construction de l'image.

 

Rôle de l'utilisateur - - - [Retour Menu Caméra ]

- sélection de l'énergie adaptée à l'isotope employé
- pourcentage de la fenêtre
- choix du collimateur
- se placer au plus près de l'organe à examiner
- contrôles périodiques d'uniformité, de spectrométrie
- réglage des paramètres d'acquisition des images : temps, matrice, zoom, vitesse de balayage, angle de rotation...
- traitement et sauvegarde des données

 

LES IMAGES SCINTIGRAPHIQUES

Vues statiques ou planaires
Le détecteur reste fixe durant toute l'acquisition. Il est positionné le plus près possible de la région examinée et est parallèle à celle-ci.
L'utilisateur a accès aux paramètres suivants : isotope, fenêtre de spectrométrie, temps, nombre d'impulsions, matrice, zoom d'acquisition (utilisé pour améliorer la définition et la taille de l'organe)...

Dans ce cas le champ de la caméra à scintillation est divisé en carrés élémentaires ou pixels, chacun correspondant à un élément de la mémoire de l'ordinateur. Chaque fois qu'une scintillation se produit au niveau du détecteur dans l'aire correspondant à un pixel, l'interface incrémente l'élément de mémoire correspondant. La valeur contenue dans chaque élément de mémoire correspond au nombre de scintillations produites dans la région qu'il représente. Ainsi l'image est mémorisée sous la forme d'une matrice.

Balayages corps entier
La caméra ou la table se déplace de façon à effectuer un balayage total ou partiel sur ou sous le patient. On détermine la vitesse et la longueur du balayage. Le détecteur doit rester parallèle au patient et la distance doit être réduite au minimum. Certaines machines permettent d'enregistrer les contours du patient afin que la caméra se positionne d'elle même au plus près.
L'utilisateur détermine la vitesse de balayage (en fonction des performances de la gamma-caméra et du résultat désiré) ainsi que l'amplitude de celui-ci.

 

Cinégammagraphies ou dynamiques
Il s'agit d'une succession d'images statiques dont on précise le temps et le nombre. Utilisées pour l'étude de la fixation précoce du radiotraceur dans l'organe examiné (temps vasculaire et tissulaire). On peut commencer par une séquence d'images très courtes (1 ou 2s) pendant les premières minutes puis continuer par des images un peu plus longues.

 

 

Tomographies
Succession d'images statiques ayant les mêmes paramètres mais avec des angles de vue différents. Le détecteur effectue une rotation de 180 ou 360° autour du patient. L'organe étudié doit être positionné au centre de rotation de la caméra afin que la distance objet-détecteur ne varie pas. Celle-ci doit être minimale sans toutefois que le détecteur ne touche le patient. L'angle de rotation entre chaque image et le nombre d'incidences (ces deux valeurs sont liées) sont définis par l'utilisateur. La rotation s'effectue de façon circulaire ou elliptique.
Cette technique permet par calcul matriciel (comme pour le scanner) de réaliser des coupes transversales, frontales, sagittales, ainsi que des reconstruction en trois dimensions.

 

Acquisitions synchronisées
Ce type d'acquisition est principalement utilisé pour l'étude des cavités cardiaques (Fraction d'Ejection Ventriculaire). Pour être en mesure de visualiser deux parties distinctes du signal physiologique (systole et diastole) on est obligé de diviser le cycle cardiaque en plusieurs segments de durée égale (16 ou 24). A chaque segment correspondra une image. L'enregistrement d'un seul battement cardiaque n'apporte pas assez d'informations (nombre de coups) et pour que l'image soit lisible l'acquisition doit s'effectuer sur un certain nombre de cycles. Pour cela l'ordinateur est couplé à l'E.C.G. et calcule la durée de chaque image. Par exemple si on veut diviser en 24 les battements d'un patient qui a une fréquence cardiaque de 80 pulsations par mn, chaque image correspondra à un segment temporel de durée égale à : (60 / 80) / 24 = 0,03125 secondes. Au premier cycle, comme pour une dynamique, il y a création de 24 images matricielles successives durant chacune 0,03125 sec. L'E.C.G. sert de repère. C'est lui qui indique à la machine qu'un nouveau battement cardiaque à débuté et permet l'enregistrement d'une nouvelle séquence de 24 images qui sont additionnées au fur et à mesure aux 24 déjà existantes. Les événements sont ainsi distribués en fonction de leur position temporelle à l'intérieur du cycle cardiaque. A chaque changement de segment temporel l'accumulation d'événements (coups) se décale d'une image. Ainsi chacune des 24 portions de battement cardiaque est enregistrée dans une image différente. C'est par ces ajouts successifs d'information que chaque image devient interprétable et représente une et une seule portion du cycle cardiaque.
Cf. Fraction d'éjection ventriculaire

 

Acquisitions sequentielles ( Mode Liste )
Cela consiste à réaliser une succession de " micro-images " (durée inférieure à 1sec). L'ordinateur va mémoriser les coordonnées x et y de chaque événement détecté durant la micro-image, ainsi qu'un repère temporel. On a ainsi une suite d'images instantanées qui permettront de localiser précisément dans le temps n'importe quel événement détecté durant l'acquisition.
En plus du repère temporel on peut également inclure un repère physiologique (E.C.G.)
L'image matricielle est ensuite crée par extraction ou découpage selon les besoins de l'utilisateur.
Cette technique permet avec la même acquisition, de créer des images scintigraphiques ayant des paramètres différents (durée des vues dans une dynamique, choix de cycles E.C.G. pour les F.E.V. ...) et d'extraire, sous la forme désirée, n'importe quelle partie de l'acquisition .
L'inconvénient majeur de ce mode est la place occupée en mémoire par une seule séquence.
Pour voir un d'exemple d'utilisation : Cf. Fraction d'éjection ventriculaire

 

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